Seule figure : le soleil

J’ai débuté en septembre 2016 une marche photo(géo)graphique qui me fit remonter le cours de l’Yerres de Villeneuve-Saint-Georges à Courbon. Un livre, Périphéries, rassemble les photographies qui en ont résulté. J'y ai largement commenté la démarche de cette série pour ne pas avoir à y revenir ici.

Je doublais alors les prises de vues 24x36 couleur par des 6x6 noir et blanc, afin de bénéficier d’une série parallèle faisant contrepoint au thème développé dans Périphéries. Mais plutôt que de doublon, peut-être vaut-il mieux parler d’équivalence. En effet, ce n’était pas toujours le sujet ou le point de vue identiques qui motivaient la prise de vue noir et blanc. Et même dans le cas d'une réplique, il est fructueux d'évaluer de quelle manière une image en couleurs perd comme informations lors de son passage en gamme de gris. Mais aussi ce qu'elle peut y gagner de différent : une plus forte présence, une atmosphère plus prégnante.

La série ainsi obtenue peut être vue indépendamment de Périphéries, même s’il est préférable d’avoir au moins parcouru la séquence initiale en couleurs. En effet, celle-ci est le moteur de la narration, la série noir et blanc en étant un complément plus bucolique et atemporel. Au vu des ressemblances et différences entre les deux séries, il est intéressant de noter combien la technique utilisée peut influer sur le traitement du sujet. Mais comme dans tout procédé il y a des contre-exemples, il est bon de rappeler ici que ces derniers font parfois les meilleures images.

Quant à la rivière appelée Yerres qui nous a servi de guide, nous n’en verrons rien ou presque. Il fallait bien un prétexte pour se mettre en chemin.

Christian Cazenave
2018